De retour en France, après 10 jours passés sous le soleil du Mexique et un Ironman de plus au compteur, je vous livre mon récit de course !
Dimanche 27 novembre 2011, je prend le départ de l'Ironman Mexique. Je suis arrivé une semaine avant la course, histoire de bien assimiler le décalage horaire et de pauffiner mon affutage !
Le climat est tropical ! Il fait chaud et le thermomètre est bloqué à 30°. La mer Caraibe est tout aussi généreuse avec un 28-29°. Le vent est très présent sur l'ile. Il sera un élément imprtant pour la course.
La semaine post Ironman, Christophe Bastie entraîneur Multriman, m'a concocté un entraînement allégé histoire d'évacuer la fatigue du voyage et d'optimiser ma forme.
Plus les jours passent et plus la forme revient. J'aborde ces derniers jours sans stress, confiant !
Je profite des tous derniers entraînements pour me régler :
- dernier tour de l'ile à vélo histoire de prendre mes marques
- rappel d'allure en natation pour débrider la machine
- running souple histoire de bien se détendre !
Samedi, c'est complètement détendu que je dépose mon vélo dans le parc.
Le jour J, réveil à 4H du matin et petit déjeuner à 4h30 avec un gateau sport made in France.
Dans la salle du restaurant, je m'amuse à observer l'assiette de mes concurrents pour la plus part Americains : omellettes, pancakes, fruits...et d'autres trucs non identifiables !
A Chankanaab, sur le site de natation, je retrouve Stéphane, et échangeons nos impressions. Je discute également avec d'autres compatriotes et notamment un certain Laurent Jalabert à la recherche d'un slot pour 2012. Moi ce n'est pas le slot que je suis venu chercher mais bien une victoire GA ! Cela fait 10 semaines que je me prépare pour cet objectif et croyez moi, je vais tout donner pour arriver à mes fins !
L'organisation, toute Mexicaine, laisse flotter un certaine flou lors du départ natation. Les combinaisons sont interdites, je nage en tri-fonction.
Un clap rentit, je sprint sur 100m puis je lève la tête tous les 3/4 mouvements de bras histoire de visualiser la tête de course. Je prends la tangeante entre la 1ère bouée et les 1ers nageurs. Je fais toute la natation dans le groupe de tête sans avoir à me mettre dans le rouge.
Je sors de l'eau en 49' avec une transition T1 de 2' > Swim 51'
A la sortie du parc à vélo, je suis virtuellement 1er GA.
Je m'élance sur la partie cycliste avec une certaine euphorie et le cardio à 160 puls.
Le parcours vélo emprunte l'unique route de l'Ile de Cozumel. Il s'agit tout simplement de faire trois fois le tour de l'ile !
Le 1er tour est facile car il n'y a quasiment pas de vent. Le compteur ne descend pas en dessous de 40 km/h ! Je boucle mon 1er tour en 1h30'. A partir du 2e tour, le vent s'est levé et rend la tache plus difficile. Je ne relache pas mon effort. Je fais mon 2e tour en 1h35'. C'est au 3e tour que cela se complique. La chaleur, le vent et l'effort vont entamer mes réserves et mon énergie.
Malgré un soin tout particulier donné à l'alimentation et à l'hydratation, mon allure diminue irrémédiablement.
Je boucle les 180kms en 4h47' et une transition T2 de 2'. => Bike 4h49'
Je m'élance sur le marathon toujours leader GA. Les sensations sont mitigées. J'ai un point de côte dés le début alors que je cours à 13km/h !
La partie pédestre est un aller-retour de 14kms sur le bord de mer. La foule panachée de touristes et de locaux, offre une véritable ambiance colorée !
Le 1er tour est bouclé en 1h05, sur les bases de 3h15 au marathon. Je suis confiant et j'y crois !
Je m'élance sur le 2ème tour et là surprise : la météo change. Il se met à pleuvoir et des trombes d'eau s'abattent brutalement sur la course. Cela rafraichit l'air et je savoure cette baisse de température.
Au fil des kilomètres, la fatigue s'installe et je commence à avoir froid. Au semi, la machine se grippe. Je paye ma debauche d'énergie sur le vélo !
Je boucle le 2e tour en 1h08, ma moyenne chute, ce n'est pas bon signe ça.
Lors du 3e tour, je me fais violence pour reprendre mon rythme du départ. Je tiens à peine 3 kilomètres. La pluie s'abat à nouveau sur la course. Les rues sont littéralement gorgées d'eau. Il faut parfois traverser des flaques de 30 cm !
La fatigue, le froid, et maintenant le ravitaillement qui ne passe plus. Je finis les 10 derniers kilos à sec ! Plus j'avance dans mon marathon, plus mes forces m'abandonnent ! Je marche à tous les ravitos, sans me ravitailler. Je savoure ma douleur ! Je ne lache plus ma montre des yeux. Je veux en terminer au plus vite. Je suis sur la dernière ligne droite. Il ne me reste plus que 2Kms à parcourir. Je peux enfin me relacher et boucler mon marathon dignement. Je franchis la ligne d'arrivée le sourire crispé. Je ne connais pas mon temps, ni ma place, mais je sais que j'ai raté mon coup !
Sur la ligne d'arrivée, je visualise ma course et une image me frappe rapidement. Je viens de réaliser mon erreur de course. J'ai fourni un trop gros effort à vélo, au regard des conditions de course, du vent, de la chaleur, et de l'intensité. J'ai atteint mes limites sur cette course. C'est le jeu....ironman !!!
Natation: 49:00 | Vélo: 4:39:39 | Cap: 3:28:07 | Total: 9:10:55 | 22e | 4e GA
Je tiens à saluer toutes les personnes qui m'ont soutenu et suivi pendant la course.
Je remercie Christophe Bastie, entraîneur Multriman, qui me permet de progresser d'années en années !!!
Je pense également à mon club, Saint-Raphaël Triathlon, grace à qui je m'entraînne dans de parfaites conditions, ainsi qu'à Morgan l'entraîneur !
Prochainement je reviendrai sur ma saison 2011, mes objectifs 2012 et un nouveau projet sportif !
