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Ironman Vitoria-Gasteiz

Dimanche 14 juillet, j'ai pris le départ de l'Ironman Vitoria-Gasteiz.

J'aborde la course en mode "préparation". Je dois valider un premier bloc d'entraînement. Le résultat semble satisfaisant, mais il demeure une pointe de frustration.

Retour rapide sur ma préparation hivernale. Fin 2023, un sentiment d'amertume est toujours bien présent en moi. Ma DNS à l'Ironman Portugal n'est toujours pas digérée. Progressivement cette frustration se transforme en catalyseur d'inspiration. Rebondir, se reconstruire, se réinventer...

La reprise de l'entraînement se fait désormais sous la houlette de Romain Lieux, entraîneur Multriman. On change le moule, pas la recette ! De belles semaines s'enchaînent. Je capitalise du foncier. Au sortir de l'hiver, je dois lever le pied. Je décroche.

Au printemps tout s'accélère. Je remets en route full speed. J'ai une course en approche. Je ne veux pas rater ma rentrée scolaire. C'est loupé. Je tombe malade. Je sèche mon premier contrôle. En bon maître d'école Romain me remet sur les rails.

Remis sur pied, je vais enchaîner trois courses en cinq semaines. Pas du sprint pour faire du jus mais bien du long :

  • Championnat de France Longue distance à Vichy (6/06) 3e 50-54
  • Challenge Cagnes/Mer (30/06) 1e 50-54
  • Ironman Vitoria (14/07) 2e 50-54

Le "hat-trick" n'était pas loin. Le draft de fin de saison s'annonce palpitant !

C'est ma deuxième participation à L'Ironman Vitoria-Gasteiz et deuxième virée en famille. C'est probablement le côté le plus savoureux de l'histoire. Partager ces moments en famille. Cela n'a pas de prix.
Vitoria-Gasteiz, capitale basque et ville hôte de la course, est un véritable écrin. C'est un sans faute : l'organisation, la logistique, le parcours, les bénévoles, l'ambiance, la destination touristique, tout y est ! Cette course est un concentré de wahou. D'avis de triathlète globe-trotteur, Vitoria est devenue une course incontournable du circuit européen. A l'instar des courses allemandes, il offre tout ce dont un athlète est en droit d'attendre d'une grande course. Je ne saurais que trop vous conseiller d'y participer.

Dimanche 14 Juillet. Fête nationale Française. C' est mon D-Day. Le jour le plus long. Que je trépasse si je faiblis !

Nous rallions l'aire de départ T1 situé à 30' de Vitoria. Une ambiance champêtre et bonne enfant nous accueille. Je me place gentillement dans le SAS 1h. Le speaker ambiance la foule qui se presse. La météo est clémente. Une belle journée de sport nous attend.
Le rolling start cadence le départ par groupe de quatre athlètes. C'est mon tour. Sans précipitation, je me glisse dans l'eau. Ne pas faire de vague. Le mode nageur de combat est activé. Je me fais cette promesse : "Aujourd'hui c'est easy" !
L'eau du lac affiche 21 degrés. C'est une véritable régalade. Le soleil brille. La visibilité est bonne. Le plan de vol est calé. L'Opération Overlord est lancée. L'entame de course est progressive. La natation est réalisée sur un bon tempo. Les bras tournent bien. Le cardio est maîtrisé. Je sors une bonne natation. J'ai le drôle de sentiment d'avoir été bridé. C'est une vraie fausse idée car j'étais tout simplement à fond.
Swim 3,8 km

00:54:35

J'enchaîne sur la partie vélo avec des consignes à respecter. Oh punaise des Donuts dit-il avec la voix de d'Omer Simpson ! La dynamique de course, le drafting, le vent, sont autant d'éléments externes qui vous font bien souvent sortir de votre réserve. Je parviens à contrôler mon instinct combatif. Le parcours vélo est roulant. Il offre un terrain de jeu idéal pour ubber biker. Mon gabarit, pocket-rocket, ne me permet pas de jouer dans la cour des grands. J'éprouve toutes les difficultés du monde à faire redescendre ma fréquence cardiaque. Le shoot d'adrénaline du départ anesthésie mes sens.
Le parcours est constitué de trois boucles avec passage à T1 à chaque tour. Cela permet de garder du lien durant cette longue chevauchée. Les deux premières boucles font 75km. La troisième de 30km vous ramène alors vers Vitoria. Il faut savoir en garder sous la pédale. Lisser son effort pour ne pas s'effondrer à la fin. La routine diététique se met en place. Elle vient rompre la monotonie de l'effort solitaire de 180 km. Je n'ai pas été confronté au drafting sauvage. Ce n’est que dans mon dernier tour, en revenant sur l'arrière du peloton, que les groupes se formaient. L'entrée dans Vitoria est marquée par la chaleur désormais bien présente. J'ai la sensation d'avoir roulé à l'économie. Que dit le chrono ? Le temps est cinq minutes plus lent qu'en 2022. Moins rapide. Moins de watts. Moins de puls. Moins d'efforts. Moins de fatigue. J'ai tout bon non ? Réponse au prochain épisode.
Bike 180 km

4:50:44

Je rallie T2 sur la pointe des pieds. Le tapis rouge ne suffit pas à combler les pavés disjoints. Transition dans le calme pour ne rien oublier. Je m'élance sur le marathon. Je lap mon Garmin. L'opération overlord ne fait que commencer. Les derniers hectomètres seront les plus durs à conquérir. Dès la sortie de l'aire de transition, la foule donne le ton. Les Basques sont tout simplement déchaînés. Il faut dire que ce soir l'Espagne joue la finale des championnats d'Europe de football.
Je déroule sur une foulée souple. Je m'efforce de ne pas succomber aux acclamations du public. Courir relâcher. Ne pas faire d'effort. Rentrer dans son marathon par la petite porte. Les premiers kilomètres sont vites avalés. Je m'installe dans mon rythme de course. Je cadence à plus de 180 appuis minutes. La vitesse est proche de 4'30" au kilomètre. Les sensations sont bonnes. Cela me semble être le bon tempo. Celui que l'on maîtrise. Celui qui ne demande pas trop d'effort.
Musculairement les jambes sont supers. Mais le corps monte en température. Le cardio suit la tendance. Je flirte avec SV1. Je dois veiller à ne pas franchir la ligne rouge au risque d'imploser en plein vol. Les sensations cardio-ventilatoire sont super bonnes jusqu’à l’entame du dernier tour. Insidieusement la fatigue s’installe. Le souffle est plus court. Le cardio chute inexorablement. 135, 130, 125, 120…115. Et la vitesse suit la tendance. Les forces m’abandonnent. Résister. Ne pas craquer. Je me gave désormais de coca à chaque ravito. Chaque kilomètre parcouru est une petite victoire. Les encouragements raisonnent en moi mais ne portent plus. Le décompte kilométrique me redonne un soupçon d’énergie. A l’approche de l’arrivée, toute la fatigue s’efface. La finish line franchie c’est le grand vide. Je me reprends à la lecture du chrono : neuf heures et onze minutes.
L’analyse à chaud n’est jamais très objective. Je réalise sur l'instant avoir fait mieux qu’en 2022. Plus tu avances dans l'âge, et plus tes aptitudes et forces physiques diminuent. Après 50 ans, tu perds 1% de capacité cardiaque par an...A méditer !
Run 42 km

3:19:19

Faire mieux avec moins :
C’est peut-être ça la morale de l’histoire !

Les chiffres clés :

🏊 Swim 00:54:35
🚴 Bike 4:50:44
🏃 Run 3:19:19
⏱️ 9:11:28
🥈 2e 50-54