Ironman World Championship Hawaii 2024
Projet KONA
C’est en 2021, au sortir de la pandémie Covid-19, que naît le projet de retourner à Hawaii en famille. Et oui chez nous la famille c’est sacré ! Je tente une qualification sur l’Ironman Cascais - Portugal en mode Spring Break. Faute de préparation et d’humilité, je cours à côté de mes pompes. Pas d’excuses Man, essaies encore.
2022 c’est reparti de plus belle. Selon des sources proches, on annonce un Edouardo revanchard. Je m’aligne sur l’Ironman Vitoria-Gasteiz. Je termine 1er 50-54. Je décline mon slot. Mon objectif est sur l’Ironman Portugal - Cascais. Le plan de route est une qualification à -1 an. Ça le fait. Je gagne ma catégorie haut la main. Mon slot en poche, je rentre à la maison le cœur léger et des ambitions plein les yeux.
Trois semaines plus tard, Ironman annonce modifier l’attribution des championnats du monde, en séparant la course hommes et femmes. Le fameux Split Kona-Nice.
En 2023 les hommes courent à Nice et les femmes à Kona. Non merci, mais je passe mon tour. Je transfère mon slot pour Hawaii 2024. Vous suivez toujours ?
2023 c’est bis repetita. Je planifie à nouveau deux Full distance : Frankfort et Casais. Je dois nourrir la bête qui sommeille en moi. Feu vert pour l'Ironman Frankfort mais carton noir pour Cascais. Nous resterons bloqués sur l’autoroute nous conduisant à l’aéroport. Serais-je chat noir ? Le temps de la retraite aurait-il sonné pour moi ?
Road to KONA
Race KONA
Physiologique car il est la condition première à la performance.
Humaine car il est dans l’ordre des choses de se comparer à ses congénères.
Appartenance car c’est faire partie intégrante de l’histoire de son sport.
Désir car il provoque une émotion forte qui permet de vous sublimer.
Accomplissement car il est le propre de l’homme de chercher le dépassement de soi.
Race Day
Swim
Départ par vagues toutes les dix minutes. Je suis dans l’avant dernière « L’express de 7h30 ». Bonnet Orange. C’est mon tour. Je ne flâne pas sur Dig me Beach. Je veux me placer. Les premiers coups de bras sont tout simplement délicieux. Un sentiment de bien-être envahit littéralement tout mon corps. C’est comme si ces trois années s’évacuaient dans les eaux limpides du Pacifique. Ma rêvasserie est vite interrompue par une décharge. C’est une piqûre de méduse. Nous sommes encadrés par une horde de stand up paddle. Nous devons patienter dix minutes avant le start. Bien que l’eau soit à 26/27° tu finis par avoir froid.
La corne de brume retentit et libère la meute. Je m’élance sur un bon rythme sans devoir sprinter. Assez vite un petit groupe se détache. Je parviens à suivre le tempo. Je nage sur les bras. J’actionne les jambes uniquement si nécessaire. Les bouées défilent relativement vite. Avant même le demi-tour, on revient sur les attardés de la vague précédente Bonnets bleu. Le bateau « Body Glove Hawaii » annonce la mi-course. Le retour me semble plus rapide. La houle pousse du large vers le littoral. Kai Lenny surfe la vague. La fin du parcours est un véritable slalom. La vague de bonnets verts s’ajoute aux bonnets bleus. Le King Kamehameha's Hôtel est en vue. Je profite des derniers mètres pour visualiser l’aire de transition. Mon emplacement. Les sacs.
Je sors de l’eau. Lap mon Garmin. 55’40’’. Je souris intérieurement. Cela correspond à mes temps ici mais des poussières d’années en plus. La journée commence bien. Je ne m’affole pas. Suivre le plan. Une course maîtrisée.
Swim 3,8 km
00:55:40
T1
BIKE
Dans la bosse de Kuakini Highway je tombe la plaque, et calme les puls. Au demi-tour, je profite de la descente pour entamer une petite collation. Chaque calorie pris est une assurance vie pour la suite. J’enchaîne par la mythique ascension de Palani Road. Ma petite famille est là tout en haut qui m’encourage. Virage à gauche sur la Queen K. La parenthèse se referme. Je rentre dans ma bulle. Je me concentre sur la marche à suivre. Le plan de route est programmé. Ma fréquence cardiaque moyenne vélo doit être plus basse que celle de la course à pied. C’est la partie la moins drôle du plan. Il faut patienter. Croire en soi. Une course réussie passe par une gestion de l’effort appliquée. C’est d’autant plus vrai à Hawaii amplifié par la chaleur, l’humidité, le vent, la densité. Donc Edouardo, si tu veux rester en vie sur le marathon, calme ta joie à vélo .
Je roule à bonne allure sur la Queen K. Mon cardio est stabilisé à 130 puls. Aucun signe de stress. Je suis le plan. La route est d’une rectitude parfaite. Les jantes carbones sifflent sur un bitume parfaitement lisse. A cette heure, l’air rafraîchit encore la peau. Je m’alimente. Je m’hydrate. La routine se met en place. Je reviens sur des concurrents. Je double un long chapelet de pèlerins en route vers leur destiné.
Bike 180 km
05:03:22
T2
Descente en roue libre sur Palani Road pour rallier l’aire de transition. La foule acclame ses gladiateurs qui montent dans l’arène. Le combat s’annonce épique. C’est toi contre la brutalité des éléments. Chaleur, humidité, dénivelé, densité, sont autant d’adversaires invisibles prêts à te désarçonner au moindre faux pas.
Sous la tente de l’aire de transition, des bénévoles s’activent. On me pose une serviette glacée sur les épaules. Je tressaille. Pourquoi n’ont-ils pas climatisé la tente enfin ? Anything is possible ! Je savoure ce petit moment de douceur avant d’affronter le monstre. Je mets méthodiquement mes chaussettes, running, casquette, lunettes, gels et c’est parti !
Je charge la mule avec un litre de boisson énergétique. Je glisse une flasque de 500ml dans ma poche arrière et une bouteille de 500ml en main. La flasque me servira pour faire passer les gels sans attendre les ravitos. La bouteille c’est du consommable.
10k 44’50’’
20k 1h30’ / 45’10
30k 2h17’ / 47’
40k 3h02’ / 45’
RUN 42,2 km
03:12:11
Fin de saison
L'Ironman d'Hawaii est une course unique, singulière et emblématique. Il est l’histoire de notre sport. Il est le challenge ultime. Il est le lien indéfectible de générations de triathlètes. Il est le témoin d’aventures humaines incroyables. Il marque de son empreinte indélébile le corps et l’esprit. Pour tout cela, je suis fier et reconnaissant d’être un Ironman. Vous ne le savez peut-être pas mais dans le jargon américain, lorsqu'on dit « The Ironman » on fait référence à l’Ironman d’Hawaii. Car il est le seul et l’unique Ironman originel !
Ma saison se termine sur cette course mythique dont j’ai rêvé toute ma vie. 5e participation. 2e Trophée. Je ne pouvais espérer mieux. Tout cela je ne pourrai le vivre sans le soutien de ma famille.
MAHALO HAWAII !
Résultats
Natation : 00:55:40
Vélo : 5:03:22
Course à pied : 3:12:11
Temps : 9:18:43
5X Ironman© World Championships
2008 | 2010 | 2013 | 2018 | 2024 | |
Natation | 00:59:56 | 00:55:39 | 00:56:17 | 00:54:22 | 00:55:40 |
Vélo | 05:22:43 | 05:07:11 | 04:55:40 | 05:00:42 | 05:03:22 |
Cap | 03:15:13 | 03:13:21 | 03:14:13 | 03:46:07 | 03:12:11 |
Temps | 09:45:59 | 09:21:08 | 09:12:13 | 09:47:07 | 09:18:43 |
Place | 193 / 1 632 | 105 / 1 770 | 95 / 1973 | 569 / 2 307 | 219 / 2491 |
GA | 37 / 233 | 14 / 227 | 5 / 282 | 62 / 287 | 4 / 441 |
Kailua-Kona
Remerciements
Team Multriman
www.multriman.com
Cube Bikes France
www.cubebikes.fr
Cycles Patrick Beraud
www.cyclesberaud.fr