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Road to Kona

En route pour kona

C'est officiel, je serai au départ des championnats du monde Ironman© à Hawaii en 2018 !

Cela fait plusieurs années déjà que je rêve de retourner à Hawaii. L'aspect sportif n'est pas mon unique motivation. Ma petite tribue doit suivre et ça c'est non négociable !

J'ai trois Ironman d'Hawaii à mon actif : 2008, 2010 et 2013. Cela peut paraître peu au regard des 10 slots qualificatifs IRONMAN© World Championship !

Rookie Ironman Hawaii 2008
Rookie Ironman Hawaii 2008

Préambule

2012. Je suis papa pour la première fois. Dans la vie d'un homme c'est plus qu'un aboutissement...je dirai même que c'est une finalité ! La vie s'articule selon trois étapes fondamentales : enfant, adulte, parent. Aujourd'hui je rentre dans l'ultime étape de ma vie celle de la reponsabilité, de la maturité, de la conscience.

Cette métaphore vous fera vite comprendre mon état d'esprit et ma morale. Comme je le dis souvent : le triathlon ce n'est que du sport.

2013. Lucie a tout juste un an. Elle fait ses tous premiers pas sur l'île d'Hawaii. Cela ne s'improvise pas.

2015. C'est la naissance de Margaux. Je me dit, c'est bon l'année prochaine on y retourne ! Que nenni.

2016. Une troisième naissance est en approche.

2017. Naissance d'Esther.

2018. Un slot s'ouvre dix ans après ma première participation !

Quand je me retourne et contemple le chemin accompli, je me dis sereinement avoir pris les bonnes décisions. Et ma moitié dans tout ça ? C'est elle mon moteur. C'est elle qui a fait le job. Mettre au monde trois enfants, c'est bien plus dur, plus intense et plus violent qu'une coursette d'un jour !

Un an, 12 mois, 54 semaines, 365 jours...peu importe l'unité, la gestation risque d'être longue. Comme beaucoup je vais devoir m'entraîner sans relâche jusque là. Faire des sacrifices est un pléonasme sur une préparation ironman !

Ironman Hawaii 2010
Ironman Hawaii 2010

Objectifs

Comment arriver dans les meilleurs dispositions sur une course aussi difficile ?
Mon coach, Christophe Bastie - Multriman, me dit toujours, à ton âge mieux vaut arriver sous entraîner que trop entraîner ! Ok, ok, j'ai 45 ans. A force de me le rappeller coach, je vais vraiment finir par y croire.

Ma qualification à l'Ironman Italy Emilia-Romagna m'apporte le confort de ne pas courir d'ironman avant Hawaii. Confort, confortable...est-ce vraiment ce que je recherche du confort ? Non certainement pas ! Moi je sais ce que je veux et comment l'obtenir. Et cela ne tombe pas du ciel. Il faut travailler dur pour l'obtenir.

Courir un ironman ce n'est pas vraiment le problème. Le plus dur c'est bien d'être capable de soutenir une préparation longue et complète. A cela s'ajoute le risque de blessures, les coups de mous, la famille, le travail bref la gestion du quotidien !

L'organisation est selon moi la clé de la réussite. Un amateur doit planifier sa préparation dans un schéma déjà bien rempli. C'est la fameuse maxime : travail, famille, tri !

Ironman Hawaii 2013
Ironman Hawaii 2013

Plus conrètement, mes jalons seront les suivants :

  • Faire un gros travail de foncier
  • Passer l'hiver sans blessures
  • Réaliser une première préparation au printemps
  • Courir un ironman en début d'été
  • Souffler un peu en juillet
  • Remettre en route en août
  • Enchaîner une ultime préparation en Septembre
Ambitions

Le Samedi 13 octobre 2018, l'Ironman World Championship d'Hawaii fête son 40e anniversaire. Pour ma part, j'aurai très exactement quarante six ans et deux semaines ! Que peut-on légitimement espérer à un âge aussi avancé en triathlon ?

Cette course est si particulière et ce à bien des égards. Tout d'abord c'est la densité des athlètes. Un championnat rassemble les meilleurs, c'est un fait. Mais dans la réalité quand est-il vraiment ? Chaque année, on assite à de surprenants résultats, pros et amateurs confondus. La course révèle parfois mais anéantis souvent ! Il y aurait-il une malédiction sur l'Ile. Son volcan soufflerait-il des sulfures empoisonnées ? Sa lave serait-elle radioactive ? Les vents seraient-ils si ténébreux ? La chaleur trop humide ? La route trop rectiligne ?

Non bien sûr. Mais tout à la fois sûrement !

Je n'aborderai pas non plus le sujet tabou du drafting. Hawaii n'échappe pas à la règle. J'en ai fait les frais sur mes trois participations. 2 cartons pour mes deux premières participations (dépassement non réglementaire de 30 secondes, refusant de rester dans les roues !) et pour mon 3e un cavalier seul de 180km.

Vous l'aurez compris, l'approche ne peut se faire uniquement sur le plan sportif. A Hawaii, il faut aussi avoir un peu de chance pour réussir. Ce n'est pas le plus fort sur le papier qui gagne. Mais bien celui qui réussit à contourner tous les pièges énumérés plus haut. C'est un défi d'équilibriste, une lutte permanente entre contraintes externes (vent, chaleur, drafting, densité) et maitrise physique, physiologique et mentale !

Ironman World Championships Hawaii

193e (2008), 105e (2010), 95e (2013). Suis-je capable de faire mieux en 2018 ? Est-ce que j'en ai encore le potentiel ? Mon horloge biologique ne plaide pas en ma faveur...je sais ! Mais je parviens tout de même à maintenir au fil des années une certaine constance. Certes, on parle de performance d'amateur. Mais briller ne serait-ce un titre groupe d'âge demande un minimum de conviction et d'ambition.

Je suis convaincu que cette course ne se prépare pas sur des semaines, ou des mois, mais bien sur plusieurs années. Le niveau d'exigence demande une maturité forte. La moyenne d'âge des participants de 43 ans en est révélateur. Donc, si je résume tous les espoirs sont permis !

Hawaii Sunset

Aurais-je la naïveté de conclure cette brève par une lapalissade ? Vous méritez mieux que ça ! Je préfère l'audace d'un message de conviction. Le sport est un révélateur de passions. Il sublime le meilleur de nous même. Il serait vain d'en énumérer toutes les vertus ici. Je crois à un sport universel. Un sport qui aurait un rôle social. Mais notre société de consommation pervertit tout cela. Ne croyez pas aux sirènes du marketing. Les exploits, les records, ce sont leur fond de commerce. Garder à l'esprit l'image d'un sport à dimension humaine. Un sport qui élève l'homme et non qui l'exploite, le manipule ou l'asservit. Haile Gebrselassie a vécu dans le dénouement le plus complet, avant de devenir un immense champion. Sa réussite, sa carrière il ne la doit qu'à lui seul, de part son travail, son abdnégation, et son altruisme. C'est cette image du sport qui m'anime. Et non celle du sport spectacle.

En bon entendeur salut et sportez-vous bien !