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Alpe d'Huez

Alpe d'Huez...ça coince dans le village d'Entraigues ! Vendredi 31 juillet, je prenais part à l'incontournable triathlon de l'Alpe d'Huez, enfin un longue distance à se mettre sous la dent !

C'est avec une petite appréhension que je prends la direction de l'Alpe d'Huez. Le challenge du jour, affronter le mythique triathlon longue distance avec ses 2.2Km de natation, 115 Km de vélo et 21 Km de course à pied. Les difficultés sont multiples : altitude, dénivelé, pourcentage...Le réel défi se situe dans l'ascension finale de l'Alpe d'Huez et ses 21 lacets. Côté matériel je suis au top, avec mon CUBE LITENING C68 PRO, et 39x28 de développement. Autant dire, que je suis capable de grimper aux arbres avec ce type de différentiel. Mais qu'en est-il du moteur qui actionne cette belle machine ?

La veille de la course, c'est pasta party dans l'appartement avec les autres membre de Saint-Raphaël Triathlon. L'ambiance est détendue, et nous passons la soirée à refaire le monde. Je quitte mon assemblée de bonne heure car demain il y a MATCH !

Le lendemain, j'enfourche ma monture pour me rendre sur l'aire de départ, située à 45'. Le départ est prévu à 9h30. Je fais un détours à T2, pour déposer les chaussures de course à pied. Tourner un peu les jambes, c'est l'idéal pour un reveil musculaire. Dans l'aire de transition, la question qui est sur toutes les lévres : "quelle est la température de l'eau" ? Je suis à 15' du départ...il faut se mettre à l'eau maintenant. Plus question de reculer. Il faut y aller là. Comme disait Zizou à la grande époque : "C'est toujours les mêmes gestes. D'abord la jambe gauche. Toujours. Puis la jambe droite. Toujours". L'eau est fraiche mais pas glaçiale. Je fais mes ablutions sans forcer mon côté mystique. Je suis le mouvement et mon instinct grégaire. Je me dirige sur les rochers pour me mettre au sec. J'ai l'image de ces veaux marins en plein bain de soleil !

Le départ tarde à être donné. La meute avance et le staff recule. Soudain, ça s'agite, je n'ai rien entendu, pas de coup de sifflet, pas de starter. Je suis l'agitation et prend part à la bousculade. C'est parti pour deux tours de circuit. L'eau fraiche m'oblige à ne pas partir trop vite. Progressivement, je rentre dans mon effort. Aujourd'hui, je n'aurai aucun pépin technique. De fait, ma combinaison passant de S à XS, je n'ai plus de prise d'eau dans les manches ! Les bouées défilent, et la sortie de l'eau est toute proche. Je retrouve mon partenaire de club Olivier Marceau, et sortons ensemble de l'eau. Ce sera là mon seul véritable exploit de la journée !

Dans l'aire de transition, j'emballe bien gentiment ma combinaison dans le sac poubelle de 100 litres prévu à cet effet. Un dernier effort pour faire le noeud...non je plaisante ! C'est parti pour une belle partie de manivelles. J'aurai nagé en 32'45".

Les vingt premiers kilomètres empruntent un faux plat descendant. Le compteur ne descend pas dessous de 45 km/h. Au kilomètre 24, les choses sérieuses débutent, avec la première difficulté : la montée du col de l'Alpe du Grand Serre et ses seize kilomètres d'ascension. Rapidement, un petit groupe se forme. A ce moment très précis, mon cardio fréquence mètre m'indique 155 pulsations. Dans 5 puls, j'aurais atteint ma zone rouge. "ALLO HOUSTON ON A UN PROBLÈME" ! Autant dire que ma marge pour suivre le groupe est nulle ou suicidaire, c'est au choix. Je ralentis le rythme et regarde passer le train. J'aurai fait le bon choix, car l'ascension est interminable.

La longue descente qui se profile, me permet d'ingérer ma deuxième power barre. La 1ère c'était dans les vingt premiers kilomètres...on n'est jamais trop prudent ! Je suis désormais à mi chemin et tous les voyants sont au vert. J'ai déjà avalé trois barres et autant de gels. La deuxième difficulté se profile. C'est une longue approche en faux plat montant, puis l'ascension finale du col d'Ornon. Progressivement, mes compagnons d'infortunes me lachent. Puis, d'autres athlètes reviennent egalement sur moi. Je ne compte pas. Je reste calme et concentré sur mon effort. Je n'ai toujours pas atteint le sommet. Les forces m'abandonnent progressivement. Mais que se passe-t-il...mais qu'est-ce qu'il se passe...? Je traverse le village d'Entraigues. Mon patronyme. Serais-je en train d'halluciner ? Mon cerveau serait-il en dette de glycogène ? Je termine l'ascension en essayant de ne pas trop piocher dans les réserves. La descente sera ma bouffée d´oxygène. Je me ravitaille autant que possible et aussi vite que ma dentition me le permet. Deux bidons seront nécessaires pour faire passer le tout !

Bourg d'Oisan est le dernier point de non retour. Maintenant il faut grimper, escalader, et gravir la montagne si possible sans dévisser. Atteindre le sommet quoi qu´il en coute. Les forçats de la route prend ici tout son sens. La chaleur se fait désormais ressentir. Je perds continuellement des places. Peu importe, le combat est désormais contre soi, ne pas subir, avancer doucement quitte à user mon 28 dents ! Une parenthèse s'ouvre l'instant de reprendre mon coéquipier qui est déjà sorti de sa course (dnf). La suite de l'ascension passe étrangement assez vite. Il faut dire que c'est un veritable défilé. Je vois le retour des deux premières féminines. Après une heure et cinq minutes d´ascension, j'atteint ma destination finale. Le coeur de la station est en effervescence. Je boucle ma petite balade cyclopédique en quatres heures et dix neuf minutes.

T2. J'ai du mal à retrouver mon emplacement. C'est trés étrange vu que j'occupe le dernier rack du parc vélo. Difficile de se tromper, et pourtant, serait ce les ravages du sport à hautes doses ! Bref je me pose à même le sol incapable de chausser mes runnings autrement. Les premières foulées sont légères et aériennes. (FAKE!) Ma fille de trois ans est capable de courir deux fois plus vite. J'ai l'impression de ré-apprendre à courir. Il me faudra attendre le deuxième tour pour espérer accéler le rythme. Progressivement je reprends du plaisir à courir. C´est bien l'essentiel. Je n´ai plus la sensation de subir. Je reprends de ci de là quelques places. La ligne d´arrivée se dessine. Je suis finisher en 6H30'.

Bilan de l´opération ? La place 31e / 3e V2. Bien mais pas top. Les temps, natation et course à pied sont à mon niveau. Je suis un poil déçu de mon vélo. Il est difficile d'évoluer en haute montagne sans préparation spécifique. Il me manquait un stage dans les Alpes afin de ne pas trop subir les forts pourcentages. Je suis malgré tout satisfait. La route est encore longue jusqu'à mon prochain objectif de saison l'ironman Mallorca !

Résultats complets

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